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Mettre la santé des filles et des femmes entre leurs mains

Les femmes et les adolescentes ont le droit de décider si elles veulent se marier, avoir des enfants, avec qui et quand, combien d’enfants elles veulent avoir et dans quel établissement de santé elles veulent accoucher ou recevoir des soins. Mais est-ce vraiment le cas? Pour des millions d’entre elles dans le monde entier, la réponse est NON! La santé des femmes et des filles et leur accès aux services peuvent être déterminés par les hommes ou d’autres détenteurs de pouvoir dans leur vie, qu’il s’agisse d’un parent, d’un beau-parent ou d’un partenaire.

Explorez cette série multimédia en six parties en faisant défiler le contenu ci-dessous pour en savoir plus sur la façon dont ce projet de santé sexotransformateurs* Les projets sexotransformateurs ont une intention explicite, fondée sur les droits, de transformer les relations de pouvoir inégales entre les sexes, qui sont souvent au cœur des nombreux désavantages auxquels sont confrontées les femmes et les filles; l’objectif va au-delà de l’amélioration de la condition des femmes et des filles pour améliorer leur position sociale. Les projets sexotransformateurs s’attaquent aux causes profondes de l’inégalité entre les sexes et promeuvent la valeur des femmes et des filles aide des communautés entières à défendre la santé des femmes et des adolescentes tout en faisant avancer la cause de l’égalité des sexes.

Le Changement dans ses mains


PLAN INTERNATIONAL ET SES PARTENAIRES AMÉLIORENT LA SANTÉ DES FEMMES, DES ADOLESCENTES ET DES ENFANTS VULNÉRABLES DANS CINQ PAYS EN S’ATTAQUANT À L’INÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, UNE CAUSE FONDAMENTALE DE LA MORTALITÉ MATERNELLE ET INFANTILE.


UN SIMPLE CONSEIL?

Le conseil paraît assez simple. Vous choisissez si vous voulez avoir des enfants, avec qui et quand. En cas de grossesse, vous devez subir au moins quatre examens prénataux. Vous devez accoucher dans un établissement de santé sous la supervision d’une sage-femme qualifiée. Ensuite, vous et le nouveau-né devez recevoir des soins par du personnel qualifié lors d’une visite de suivi dans les jours qui suivent la naissance.

Expectant mother talks to nurse

Mais pour beaucoup, ce conseil est impossible à suivre en raison des obstacles que rencontrent les femmes et les filles pour accéder aux services de santé. Dans les districts du projet SHOW au Bangladesh par exemple, l’enquête de base a montré qu’une femme sur trois seulement avait bénéficié d’examens prénataux suffisants. Dans l’État de Sokoto, au nord du Nigéria, seule une femme sur cinq a accouché sous la supervision d’une personne qualifiée.  Et en Haïti, une femme sur trois et son nouveau-né n’ont pas bénéficié de consultation postnatale après l’accouchement.  Ces recommandations sont encore plus difficiles à appliquer pour les adolescentes..

Alors, pourquoi les femmes et les adolescentes ne cherchent-elles pas à obtenir les services de santé dont elles ont besoin avant et pendant leur grossesse et leur accouchement? C’était une question clé pour le projet SHOW. Pour le savoir, nous sommes allés directement voir les personnes les plus compétentes — celles qui font partie des communautés du projet SHOW.

SE RENDRE À L’HÔPITAL EST UNE VÉRITABLE ÉPREUVE. NOUS SOMMES DÉCOURAGÉS, LES MÉDECINS AUSSI. ILS FONT DE LEUR MIEUX, MAIS LE MANQUE D’ÉQUIPEMENT EST FLAGRANT.

mme Ellette Francois

MÈRE HAÏTIENNE
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LE MODÈLE DES TROIS RETARDS

Les raisons se résument de la même manière dans toutes les communautés — les obstacles connus sous le nom de « trois retards ».

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Le premier retard: se produit lorsqu’une femme enceinte ayant une grossesse difficile ne sait tout simplement pas qu’elle doit ou peut faire appel aux services de santé. 

« Il y a bien sûr des différences entre les pays et au sein de chacun d’eux », explique Dr Saifullah Chaudhry, conseiller principal pour l’égalité des sexes chez Plan International Canada. « Mais dans l’ensemble, les femmes ont très peu de temps. »

« Elles travaillent à la maison, élèvent les enfants, font le ménage et la cuisine. Elles ont des emplois pour gagner un peu d’argent. Et elles font du bénévolat dans leur communauté.  Elles n’ont pas le temps d’aller se faire soigner. »

Il existe également des barrières culturelles qui peuvent impliquer des pressions de la part des maris, des parents et de la belle-famille. « Dans certains endroits, on s’attend à ce que les femmes soient dures. Par exemple, un mari peut dire : « Ma mère a eu tous ses enfants à la maison, tu n’as qu’à faire pareil », ce qui peut empêcher les femmes de chercher à obtenir des soins », dit le Dr Chaudhry.

 
IL Y A AUSSI LA QUESTION CRUCIALE DE L’AUTONOMISATION — LA CAPACITÉ DES FEMMES À PRENDRE DES DÉCISIONS ET LES METTRE EN ŒUVRE

LES FEMMES N’ONT PAS SUFFISAMMENT DE CHOIX ET DE POUVOIR DE DÉCISION SUR LES QUESTIONS ESSENTIELLES — SI ELLES DOIVENT AVOIR DES ENFANTS, COMBIEN ET QUAND. ELLES NE PRENNENT PAS DE DÉCISIONS AU SEIN DU FOYER OU DE LA COMMUNAUTÉ, Y COMPRIS EN CE QUI CONCERNE LES DÉPENSES LIÉES À LEURS PROPRES SOINS DE SANTÉ.

Dr. Saifullah Chaudhry

CONSEILLÈRE PRINCIPALE, ÉGALITÉ DES SEXES, Plan international canada

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Le deuxième retard : une femme peut n’avoir aucun moyen de se rendre à l’établissement.

Cela peut être aussi simple que de ne pas avoir le numéro d’un chauffeur local, de ne pas avoir d’argent pour le payer, l’éloignement, des routes de mauvaise qualité ou peu sûres.

Dans les communautés conservatrices, dont beaucoup participent au projet SHOW, les femmes et les filles ne sont pas non plus autorisées à quitter la maison seules ou sans la permission de leur mari ou de leur père.

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Le troisième retard: se produit quand une femme arrive à l’établissement de santé et constate que l’agent de santé n’est pas là ou, en cas d’urgence, que l’établissement ne dispose pas des services obstétriques spécialisés dont elle a besoin.

« LA RÉALITÉ DE LA VIE D’UNE FEMME QUI MANQUE DE TEMPS ET DE POUVOIR DE DÉCISIONS, LE MANQUE D’ACCÈS AUX STRUCTURES SANITAIRES DE BASE ET LE MANQUE D’ACCÈS À L’EXPERTISE OBSTÉTRIQUE ENTRAÎNENT DES DÉCÈS DE FEMMES ET DE NOUVEAU-NÉS QUI POURRAIENT ÊTRE ÉVITÉS », EXPLIQUE DRE AALIYA BIBI, CONSEILLÈRE PRINCIPALE POUR LA SANTÉ CHEZ PLAN INTERNATIONAL CANADA.

Environ 800 femmes*Fiche d’information de l’OMS sur la mortalité maternelle meurent chaque jour dans le monde du fait de complications évitables liées à la grossesse ou à l’accouchement. Des progrès ont été accomplis, mais ils sont lents, surtout pour celles qui vivent dans les communautés les plus pauvres.

« Nous devions faire quelque chose de différent pour réduire la mortalité maternelle et remédier aux “trois retards” en nous attaquant aux normes de genre et en améliorant la réponse du secteur de la santé », dit le Dr Mohammed Ibrahim, également conseiller principal pour la santé chez Plan International Canada.


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Community health committees membership chart

SHOW APPORTE LE CHANGEMENT

À Plan International, nous visons à changer l’histoire de la naissance et à défier les normes grâce à des programmes qui transforment les relations de pouvoir entre les sexes.

« Nous avons dû nous pencher sur l’inégalité des sexes, les relations de pouvoir dans les foyers et le pouvoir des femmes et des adolescents dans la société », explique Dr Kabiru Atta, responsable du Développement social chez Plan International Nigéria. Les femmes doivent avoir le pouvoir de prendre leurs propres décisions concernant leur santé, celle de leurs enfants et leur avenir. « À moins de débloquer ces dynamiques, le changement à long terme n’aura pas lieu ».

Trois ans après le lancement du projet SHOW, les résultats de l’enquête indiquent que davantage de femmes occupent des postes de direction dans la plupart des communautés participant au projet, et que davantage de femmes, d’hommes et d’adolescents admettent que les femmes doivent être associées à la prise de décision au sein de la communauté.

VOICI QUELQUES-UNES DES FAÇONS DONT LE CHANGEMENT S’EST PRODUIT.

Community Health Committees

Le Comité de santé communautaire, ou CSC, est le lieu où les membres de la communauté se réunissent traditionnellement avec le personnel des établissements de santé pour prendre des décisions concernant les services de santé, comme le calendrier des vaccinations ou les cliniques prénatales, et concernant les réparations ou les améliorations nécessaires. Le CSC responsabilise également les prestataires de soins et, idéalement, collecte des fonds et prend davantage en charge leur centre de santé.

Les comités de santé communautaire devraient être un pont à double sens, où la communauté et le personnel de santé peuvent se rencontrer.

Traditionnellement, les femmes n’ont pas été bien servies par ces comités. Ils sont généralement dirigés par des hommes, qui peuvent résister à l’idée de permettre aux femmes d’assumer des rôles de direction ou même de parler. L’ordre du jour des réunions aborde des questions qui ne concernent pas toujours les femmes.

Le calendrier est également un problème : les réunions peuvent être programmées lorsque les femmes ne peuvent tout simplement pas y assister parce qu’elles travaillent ou s’occupent de leurs enfants. Ou bien, lorsqu’elles y assistent, elles n’ont peut-être pas la confiance ou les compétences nécessaires pour prendre les choses en main. Résultat? Souvent, les décisions des comités ne reflètent pas la voix ou les besoins des femmes.

Pierre Guerdie

« Il était difficile pour moi d’avoir une quelconque influence sur les gens », dit Pierre Guerdie, une femme qui est devenue active dans les programmes de SHOW en Haïti, « quand les gens parlaient de sujets dont je ne savais pas grand-chose, je devais simplement m’asseoir en silence. »

« Historiquement, les femmes s’assoient au fond de la salle », explique Dre Aaliya Bibi. « L’une d’elles pourrait être trésorière ou compter le nombre de tasses nécessaires pour la pause de la réunion. Nous avons travaillé avec les femmes pour accroître leur représentation au sein des comités de santé communautaire, et pour être en première ligne aux postes de direction. »

Dans chaque pays, le ministère national de la Santé fixe des quotas pour la proportion de femmes au sein du comité. Cependant, ces quotas sont rarement atteints et même lorsqu’ils le sont, la participation significative des femmes reste souvent un problème.

Au Bangladesh, par exemple, le ministère avait fixé un objectif de 30 %. Mais au Bangladesh, SHOW est allé encore plus loin dans les zones de projet et s’est fixé pour objectif que 50 % des comités soient dirigés par des femmes, que ce soit en tant que présidente ou vice-présidente. En Haïti, le nombre de femmes membres des comités est passé d’environ un tiers à près de la moitié.

Womens community health committee

« Il s’agit d’un changement important, préconisé par les parties prenantes et salué par les communautés! », dit Dre Bibi.  Plus encore, au Bangladesh et au Nigéria en particulier, les comités ont fait de gros efforts pour inclure deux adolescents, une fille et un garçon, qui ont été habilités à défendre leurs propres besoins et ceux de leurs pairs.

Les partenaires de SHOW ont également soutenu et formé les membres du CSC sur les méthodes de base de gouvernance et de gestion des comités, sur des questions telles que le leadership des femmes, les services sexospécifiques et adaptés aux besoins des adolescents, la gestion des structures sanitaires et la collecte de fonds.


 
LES RÉSULTATS COMPRENAIENT L’AMÉLIORATION DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ

Au Bangladesh, des comités ont travaillé avec les autorités locales pour forer de nouveaux trous de sonde afin d’obtenir de l’eau fraîche et propre. Certains comités ont rénové des salles d’accouchement et ajouté des coins réservés à l’allaitement. D’autres ont construit des toilettes séparées pour les hommes et les femmes. Ils ont également ajouté des choses apparemment simples — comme une chaise où les maris peuvent s’asseoir et participer aux visites médicales pendant la grossesse, l’accouchement et après la naissance — qui ont fait une différence dans la participation des hommes aux soins de santé de leur partenaire et de leur enfant.

Hospital bed

Selon Dre Aaliya Bibi, de nombreuses communautés ont réuni leurs propres fonds et ont pris leurs propres décisions concernant les achats pour leur établissement de santé.

LA COMMUNAUTÉ N’EST PAS SEULEMENT SOLLICITÉE POUR SES OPINIONS. ELLE PARTICIPE RÉELLEMENT ET PARTAGE LA RESPONSABILITÉ D’AMÉLIORER LES CENTRES ET LES SERVICES DE SANTÉ.

Aaliya bibi

CONSEILLÈRE PRINCIPALE POUR LA SANTÉ, Plan International Canada

Un membre du CSC au Bangladesh nous a dit que son comité n’avait pas été très actif avant le soutien de SHOW. « Après avoir suivi une formation et participé à la réunion du comité, nous sommes devenus sensibles et le niveau de qualité du service de notre centre de santé augmente grâce au soutien du projet et aux efforts positifs de notre comité », nous a-t-elle dit.

Le partenariat entre la communauté et le personnel de santé est mutuellement bénéfique. Par exemple, les membres de la communauté peuvent plaider auprès d’autres institutions pour obtenir plus de personnel ou un meilleur équipement. Nous avons entendu parler de membres de la communauté qui aidaient le personnel de santé à trouver un logement, ou qui protestaient contre les fréquentes réaffectations de personnel afin que les mêmes travailleurs de santé puissent servir en permanence dans une communauté.

« Lorsque les membres de la communauté siègent avec les agents de santé au sein d’un comité, ils comprennent les perceptions et les besoins des uns et des autres », dit Dre Bibi. « Cela contribue à améliorer la qualité des services de santé et le soutien au profit de la communauté et du personnel de santé. »


JE N’AURAIS JAMAIS PENSÉ QUE MA VOIX PUISSE FAIRE UNE DIFFÉRENCE DANS MA COMMUNAUTÉ, CAR JE N’AVAIS JAMAIS FAIT PARTIE DU PROCESSUS DÉCISIONNEL. EN TANT QUE MEMBRE DE LA DIRECTION DU CSC, J’AI PU SUGGÉRER QUELLE ACTIVITÉ NOUS DEVRIONS INCLURE DANS LE PLAN DE TRAVAIL, ET CELA A ÉTÉ ACCEPTÉ. JE ME SENS APTE, MAINTENANT.

Fatima

MEMBRE DU CSC, NIGÉRIA
Womens health committee meeting
 

SHOW A FORMÉ OU REVITALISÉ 1300 COMITÉS DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE.

CES COMITÉS CONTRIBUERONT À AMÉLIORER LA PRESTATION DE SERVICES SEXOSPÉCIFIQUES ET ADAPTÉS AUD BESIONS DES ADOLESCENTS

Health committee meeting Health committee meeting

NOUS TRAVAILLONS ÉGALEMENT AVEC DES FEMMES ÂGÉES, QUI SONT TRADITIONNELLEMENT DES GARDIENNES RESPECTÉES DES VALEURS DE LA COMMUNAUTÉ.

Show implique des groupes de grand-mères au Sénégal, les « queen mothers » (reines mères) au Ghana et 100 groupes de femmes au Nigéria où les femmes âgées ont l’occasion de s’informer sur l’égalité de sexes.

Elles peuvent également réfléchir aux moyens d’améliorer la santé — notamment la santé sexuelle et reproductive de leurs filles, belles-filles et petites-filles — et encourager leurs fils à être plus solidaires et utiles au sein du ménage.

Faites plus ample connaissance avec aminata, une « super grand-mère » Sénégalaise qui travaille pour améliorer la santé dans sa communauté.

DE L’ARGENT COMPTANT

Dans le cadre de l’approche sexotransformatrice de SHOW visant à renforcer le pouvoir d’agir des femmes, nous avons travaillé avec des femmes pour former des Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC). « Dans tous les pays du projet SHOW, les interventions des AVEC ont été soigneusement planifiées et guidées pour aller au-delà du modèle traditionnel d’épargne et de prêt. Elles sont devenues des plateformes de dialogue sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles », dit Saadya Hamdani, directrice de l’Égalité des sexes chez Plan International Canada.

« Certains groupes d’épargne étaient dirigés directement par le personnel des établissements de santé », explique Tahina Rabezanahary, directrice de la gestion des programmes et de la conformité chez Plan International Canada. « Le directeur de l’établissement de santé peut être le vice-président du groupe, vous pourriez donc avoir d’excellentes discussions sur la santé des mères, des enfants et des adolescents lors de ces réunions. »

Dans chaque pays, les groupes AVEC ont reçu une formation, ainsi qu’une trousse comprenant un coffre-fort pour conserver l’argent, un carnet de notes pour les dossiers, un livret pour chaque membre, un tampon et de l’encre, et trois cadenas avec des clés. À chaque réunion, les femmes contribueraient en espèces à la boîte collective. Toutes les quelques semaines, les femmes auraient la possibilité d’emprunter de l’argent de la boîte pour lancer leur propre petite entreprise, par exemple pour monter un étal de marché.

Vsla group

Les femmes ont appris à économiser et à gérer leur argent individuellement, à gérer leur argent en groupe, à créer des entreprises et à renforcer leur leadership, leur prise de décision et leur action collective.

J’AI OBTENU UN PRÊT DU GROUPE D’ÉPARGNE QUI M’A PERMIS DE CULTIVER DU GINGEMBRE. APRÈS AVOIR REMBOURSÉ LE PRÊT, J’AI FAIT UN PETIT BÉNÉFICE QUE J’AI INVESTI DANS UNE PETITE ENTREPRISE DE LÉGUMES DE SAISON. JE SUIS TRÈS HEUREUSE.

Chandana Chakmavillage

MEMBRE DU GROUPE D’ÉPARGNE
KINACHAN PARA, BANGLADESH
Vsla group

NOTRE AVEC OFFRE NON SEULEMENT UNE PLATEFORME POUR L’ÉPARGNE MAIS AUSSI UN SENTIMENT DE SOLIDARITÉ ET UN ESPACE D’APPRENTISSAGE.

Fatima Yakubu

MEMBRE DU GROUPE AVEC DE ZUMUNTA
À GWADABAWA, AU NIGERIA

« Grâce à l’AVEC, les femmes pouvaient avoir accès à des fonds tout au long de l’année », dit Theodora Quaye. « Quand les femmes ont de l’argent, les autres sont obligées de les écouter. »

Vsla group
 
Les AVEC ont épargné la somme totale de 673 150 $. Les AVEC du Sénégal ont épargné 439  572 $, et au Ghana, les associations ont épargné 193  397 $.

Les hommes ont également participé — et ont reçu une formation sur les raisons pour lesquelles les AVEC sont importantes pour leurs épouses, le revenu familial et la santé de leurs familles.

« Cette orientation m’a ouvert les yeux », nous a dit un homme à Panchari, au Bangladesh. « Nous envisageons d’obtenir un prêt du groupe pour lancer une petite entreprise. De cette façon, ma femme pourra contribuer à l’éducation de nos enfants. À partir d’aujourd’hui, je participerai également aux activités du ménage et j’encouragerai ma femme à prendre des décisions dans nos affaires familiales. »

Vsla group

Il existe également un deuxième type de fonds – un fonds « social » d’urgence qui permet aux femmes d’emprunter sans intérêt ou de recevoir une subvention pour les urgences médicales.

Les données sur les AVEC de Plan International montrent qu’environ 80 % des femmes qui ont eu recours aux fonds sociaux au Nigéria les ont utilisés pour accéder aux services de santé, et beaucoup d’entre elles ont pu accoucher en toute sécurité dans un centre de santé.

Au Bangladesh, on estime que 75 % des femmes ont utilisé les fonds des groupes d’épargne pour payer l’éducation et la santé de leurs enfants.

« La plupart du temps, mon mari est absent, car il est le seul soutien de famille.  Je n’avais pas d’argent sous la main et, en cas d’urgence, je ne me sentais pas en sécurité. Mais maintenant, grâce à notre groupe, nous pouvons économiser de l’argent et l’utiliser facilement en cas d’urgence. Je me sens en sécurité. » — Beauty Akter, membre de l’AVEC de Shapla, Ultachari Union, au Bangladesh

Les communautés du projet SHOW au Ghana et dans d’autres pays ont franchi une étape supplémentaire en mettant les membres des associations villageoises d’épargne et de crédit directement en contact avec les travailleurs du système communautaire de transport d’urgence (SCTU). Le partenariat a permis de s’assurer qu’il y ait toujours des fonds pour transporter les femmes vers un centre de santé lorsqu’elles en avaient besoin.

« Récemment, lorsque je suis tombée malade, ma mère et moi avons obtenu un prêt de l’AVEC pour payer la facture d’hôpital », nous a confié une femme de 30 ans d’une communauté ghanéenne. « L’ambulancier n’est venu réclamer son paiement qu’après ma sortie de l’hôpital. C’est un énorme changement que le projet SHOW a apporté à notre communauté. »

APRÈS L’ORIENTATION PAR LE PROJET SHOW, J’AI PU TRANSPORTER CINQ FEMMES ENCEINTES, DONT UNE ADOLESCENTE, AU CENTRE DE SANTÉ. ON M’A PAYÉ PLUS TARD LE PRIX DU TRANSPORT. JE SUIS HEUREUX QUE CHAQUE FEMME AIT PU ACCOUCHER SANS PROBLÈMES.

YAW

CONDUCTEUR DE TRANSPORT D’URGENCE Adaklu, Ghana
Vsla group
 
PENDANT TOUTE LA DURÉE DU PROJET SHOW, LES COMMUNAUTÉS ONT FORMÉ PLUS DE 1 400 AVEC

Et les communautés continuent de les réclamer. Dans une communauté du Ghana, par exemple, il y avait deux AVEC au départ, et ils étaient si populaires que les habitants de la région en ont formé douze autres en utilisant les fonds de démarrage des AVEC d’origine.  En Haïti, les communautés ont réclamé 15 groupes AVEC supplémentaires.


 

« Ces AVEC seront maintenues pendant de nombreuses années », prédit Theodora Quaye au Ghana. « Pour les gens, le bénéfice est réel. »  


Aisha Dantsoho, secrétaire permanente pour les femmes et les enfants dans l’État de Sokoto, au Nigéria, est d’accord. « Grâce aux AVEC, les femmes sont plus dynamiques. Davantage de femmes veulent se joindre aux groupes. Nous essayons de relier encore plus d’institutions de crédit et d’offrir aux femmes plus de possibilités d’acheter plus de produits pour leurs entreprises. »

Nurse Nurse
Young couple with child Young couple with child
Nurse holding a baby Nurse holding a baby

CETTE ORIENTATION M’A OUVERT LES YEUX. NOUS ENVISAGEONS D’OBTENIR UN PRÊT DU GROUPE POUR LANCER UNE PETITE ENTREPRISE. DE CETTE FAÇON, MA FEMME POURRA CONTRIBUER À L’ÉDUCATION DE NOS ENFANTS.

ÉPOUX D’UNE MEMBRE DE L’ASSOCIATION VILLAGEOISE D’ÉPARGNE ET DE CRÉDIT

Panchari, Bangladesh

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GRÂCE À L’AVEC, LES FEMMES ONT ACCÈS À DES FONDS TOUT AU LONG DE L’ANNÉE. QUAND LES FEMMES ONT DE L’ARGENT, LES AUTRES SONT OBLIGÉES DE LES ÉCOUTER.

theodora quaye

Plan International Ghana

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AU SÉNÉGAL, LES AVEC ONT ÉPARGNÉ PLUS DE 439 000 $

« QUAND UNE FEMME A SON PROPRE ARGENT, ELLE PEUT PRENDRE DES DÉCISIONS CONCERNANT SA VIE. »

adama toure
Plan international senegal

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Nurse using stethoscope to listen to pregnant womens baby Nurse using stethoscope to listen to pregnant womens baby

RENFORCER LES SERVICES DE SANTÉ

« Lorsque les femmes et les filles arrivent au centre de santé, le personnel de santé doit pouvoir les accueillir et leur offrir des soins respectueux, des services, des compétences et des équipements appropriés », dit Dr Mohammed Ibrahim, chez Plan International Canada.

Les partenaires de SHOW ont travaillé avec les ministères de la Santé, les établissements de santé et les communautés pour mettre en place des services de santé de meilleure qualité, sexospécifiques et adaptés aux besoins des adolescents, et pour donner aux travailleurs de la santé les compétences, l’équipement et les fournitures dont ils ont besoin.

 
SHOW NIGÉRIA S’EST CONCENTRÉ SUR LA FORMATION D’ACCOUCHEURS QUALIFIÉS – des personnes ayant les connaissances, l’expérience et l’équipement nécessaires pour offrir une expérience positive aux mères pendant la grossesse, l’accouchement et après la naissance.

Dans l’État de Sokoto, au début de SHOW, environ un quart des femmes accouchaient dans un établissement de santé disposant d’une sage-femme ou accoucheur qualifié(e).  L’un des problèmes majeurs était le manque d’accoucheurs qualifiés dans l’État. Cependant, le ministère nigérian de la Santé a pris une mesure audacieuse de « transfert des tâches » et a formé un type de personnel de santé appelé « agents d’extension de santé communautaire » qui ne serait normalement pas qualifié d’accoucheurs qualifiés.

Le projet SHOW a travaillé avec le ministère fédéral de la Santé pour mettre à jour les manuels de formation sur les soins obstétriques d’urgence de base et la planification familiale, y a intégré les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, y a intégré et ajouté des modules de formation sur la prestation de services sexospécifiques et adaptés aux besoins des adolescents, et a élaboré un plan de formation à l’échelle de l’État en collaboration avec l’État et le ministère fédéral de la Santé.

La tâche suivante consistait à identifier les formateurs à Sokoto. C’était un défi, car il n’y avait qu’une trentaine de formateurs qualifiés dans tout le Nigéria. Nous avons persisté et identifié des personnes à Sokoto et, en partenariat avec l’UNICEF, nous avons formé un cadre d’accoucheurs qualifiés en tant que bassin de maîtres-formateurs nationaux et étatiques.

nurse checking baby

Nous avons également appris que les femmes enceintes estimaient qu’il était trop coûteux d’accoucher dans un établissement de santé. Le prestataire de soins de santé était peut-être « gratuit », mais le coût des suppléments, comme le savon et certains équipements, était prohibitif pour beaucoup.

Nous avons donc distribué des « trousses pour mamans » — un simple sac contenant du savon, du matériel d’accouchement de base comme des gants de chirurgie, du coton, des compresses et une lame de rasoir, ainsi que des vêtements pour le bébé.

Child health supplies

Grâce à l’implication masculine, les hommes ont également été encouragés à accompagner leurs épouses à la clinique et se joindre à leurs partenaires lors des consultations avec le professionnel de la santé. En outre, des bénévoles de la communauté frappaient aux portes des femmes enceintes, les encourageant à accoucher dans un établissement.

ESSENTIELLEMENT, LA COMMUNAUTÉ REÇOIT LE MÊME MESSAGE RENFORCÉ PARTOUT. ALLEZ À L’ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ POUR ACCOUCHER AVEC L’AIDE D’UN(E) ACCOUCHEUR/EUSE QUALIFIÉ(E)!

Dr. Kabiru Atta

DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL
plan international nigeria

Lorsqu’une femme arrivait à l’établissement avec la trousse pour maman en main, elle trouvait un travailleur qualifié qui pouvait l’aider à mettre au monde son bébé sur un lit propre, avec de l’eau propre, des toilettes et un endroit où son mari pouvait s’asseoir et la soutenir.

 

PLUS DE 6 500 AGENTS DE SANTÉ COMMUNAUTAIRES, POUR LA PLUPART DES FEMMES, ONT ÉTÉ FORMÉS À LA PRESTATION DE CONSEILS ET DE SERVICES DE SANTÉ SEXOSPÉCIFIQUES ET ADAPTÉS AUX BESOINS DES ADOLESCENTS.

community health worker community health worker

RESPONSABILITÉ

On dit que le pluriel du mot « anecdote » est « données ».

À Plan International, les données sont essentielles à notre programmation.. Elles nous montrent où nous progressons, si nous atteignons nos objectifs et là où il y a possibilité de s’améliorer. Cela favorise à son tour la responsabilisation — la preuve que nous faisons ce que nous avons promis de faire.

Le partage des données probantes avec les communautés, les partenaires et le gouvernement favorise la collaboration et la planification fondée sur des données probantes. Sans preuves ni collaboration, les centres de santé sont mal entretenus, l’argent dépensé pour les améliorer peut être gaspillé, et les communautés sont frustrées.


 
La responsabilité est un pilier du projet SHOW.

Par exemple, les enquêtes de base et à mi-parcours menées dans les communautés dans lesquelles nous travaillions prenaient beaucoup de temps et étaient parfois complexes à administrer. Mais elles étaient vitales. Elles nous ont aidés à évaluer les progrès accomplis depuis le début. Ces données nous ont également permis d’affiner ou d’ajuster les activités si les améliorations attendues ne se produisaient pas.

Les enseignements tirés de l’analyse des données, partagés grâce à notre vaste documentation sur la gestion des connaissances* les rapports sur la gestion des connaissances sont liés dans les sections En savoir plus de cette série web nous aident, ainsi que d’autres agences de développement, gouvernements et donateurs, à créer et à améliorer nos programmes.  Nous sommes impatients de remplir et de partager les enquêtes finales dans les mois à venir.

Nous voulions également éviter l’écueil de ne transmettre les données qu’en haut de la chaîne, et loin des communautés qui possèdent et façonnent directement les programmes.

« La collecte régulière de données est le point de départ », dit Colleen Keilty, conseillère principale du Suivi et de l’Évaluation chez Plan International Canada. « Mais elle doit être partagée et mise à la disposition des parties prenantes au niveau local. Dans le cadre de SHOW, nous avons travaillé en étroite collaboration avec des responsables gouvernementaux, des leaders communautaires, des agents de santé locaux ainsi que des membres de la communauté pour examiner les données sous l’angle du genre, réfléchir à la question de savoir si les services répondaient à leurs besoins, et à ce qu’ils voulaient renforcer ou changer. »

Show partners at workshop

Au Ghana, par exemple, tous les partenaires de SHOW se sont réunis pour un atelier au cours duquel ils ont examiné les résultats de l’enquête à mi-parcours. Ils ont analysé les données à travers le prisme de l’approche sexospécifique et adaptée aux adolescents, et les ont ventilées par catégories d’âge et de sexe afin d’encourager une planification sexospécifique et des discussions sur l’égalité des sexes et la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescents.

Lors de l’atelier, les participants ont constaté que les femmes et les adolescentes n’en savaient pas assez sur les signes de danger pendant la grossesse, ni sur les mesures à prendre pour y remédier. Les agents de santé locaux sont retournés dans les communautés pour organiser des « réunions de réflexion communautaire » où ils pouvaient discuter des signes de danger, améliorer les messages, la compréhension et les actions futures qui permettraient de protéger des vies. 

Les systèmes de collecte de données peuvent également faire une grande différence. Au Bangladesh, par exemple, SHOW a utilisé la puissance des données pour créer un meilleur système de référence sanitaire. Le système traditionnel utilisait des bordereaux papier pour orienter les femmes et les adolescentes d’un dispensaire local vers un hôpital mieux équipé pour gérer un accouchement à risque.

Le projet SHOW a appuyé un nouveau système basé sur des messages textos qui envoyait des informations complètes sur la patiente, son état et le statut du nouveau-né par texto à l’hôpital ainsi qu’aux partenaires locaux travaillant dans la communauté. Ce système mettait également en liaison les chauffeurs d’ambulances pousse-pousse et motorisées qui savaient où aller chercher la patiente et où l’emmener — réduisant ainsi le temps d’attente et les risques.

Expectant mother gets into ambulance

Ce nouveau système, appelé « Maternal Awareness and Referral Tracking System », ou MART (Sensibilisation maternelle et système de suivi des références), a aidé tous les partenaires de SHOW à suivre les références grâce à un portail Internet qui fournissait un tableau de bord général ou des informations plus spécifiques sur un centre de santé d’un village.  Grâce à ces informations, les superviseurs pouvaient aider les agents de santé locaux à améliorer leurs propres méthodes de travail.

« Des données précises, partagées avec tous les partenaires, favorisent la connaissance, responsabilisent les programmes et, surtout, permettent aux femmes et aux filles d’être actives dans leur propre santé et celle de leur famille », déclare Rudy Broers, directeur du Suivi et Évaluation chez Plan International Canada.

« NOUS CONTINUERONS À SOUTENIR LES SYSTÈMES NATIONAUX ET COMMUNAUTAIRES QUI METTENT LES DONNÉES ET LES PREUVES ENTRE LES MAINS DE TOUS CEUX QUI PEUVENT LES UTILISER. »

rudy broers

DIRECTEUR DE LA SURVEILLANCE ET DE L’ÉVALUATION
Plan International Canada

LES RÉSULTATS SONT FASCINANTS. À MI-PARCOURS DU PROJET SHOW, NOUS AVONS CONSTATÉ UNE AUGMENTATION DES ACCOUCHEMENTS AVEC DES ACCOUCHEURS QUALIFIÉS, D’UN QUART DES FEMMES À UN TIERS. IL Y A ENCORE DU TRAVAIL À FAIRE, MAIS LE FAIT D’OBTENIR UN TEL GAIN EN SI PEU DE TEMPS MONTRE BIEN QU’IL EST POSSIBLE D’AMÉLIORER LES CHOSES.

Dr. Kabiru Atta

Plan International Nigeria
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