Les avantages de SHOW sont conçus pour durer. Chaque pays dispose d’un plan de pérennisation convenu avec le gouvernement et les communautés.

GROUPES COMMUNAUTAIRES

Les partenaires nationaux affirment que les groupes communautaires renforcés par le projet, y compris les comités de santé communautaire (CSC), continuent. Les CSC sont outillés pour prendre des décisions et collecter des fonds pour l’achat de nouvelles fournitures, la rénovation des établissements de santé, et même pour payer le personnel. Les CSC du Bangladesh, du Ghana et du Nigéria ont également des exigences formelles en matière de leadership féminin, ce qui, avec les formations SHOW sur l’égalité des sexes, peut contribuer à remédier aux inégalités entre les sexes pendant de nombreuses années.

« La communauté dispose maintenant d’un mécanisme d’appropriation », explique Dre Aaliya Bibi, de Plan International Canada. « La communauté s’occupera de l’entretien du matériel qu’elle a elle-même acheté. Cela signifie bien plus qu’un simple don. »

Au Ghana, Hafsatu Sety Sumani indique que les AVEC ont non seulement été équipées de caisses d’épargne, de clés, de carnets et de tampons encreurs, mais qu’elles ont également reçu une formation, des conseils et un soutien continu de la part des partenaires. Selon elle, cela a permis de développer le leadership et le savoir-faire.

En Haïti, le Dr Elie Juin de Plan International dit qu’il voit la même chose. « Les membres des AVEC ont acquis de nouvelles compétences, et ont économisé ensemble beaucoup d’argent qu’ils ont utilisé pour faire des investissements et s’occuper de leur santé. Les gens ont vraiment vu une différence. »

Au Sénégal, Ndeye Mingué Ndiaye Gacko, responsable du genre au sein du ministère national de la Santé, déclare qu’elle aimerait voir les AVEC se poursuivre et même s’étendre à d’autres groupes vulnérables, notamment les personnes âgées et les personnes handicapées.

LE PROJET SHOW S’ATTAQUE À LA COVID-19

Plan International tire maintenant parti des relations avec les principaux partenaires et ministères de la santé du Bangladesh, du Ghana, du Nigéria et du Sénégal pour aider ces pays à lutter contre la pandémie de COVID-19 avec le soutien d’Affaires mondiales Canada.

Avec les cas de COVID-19 signalés dans chacun de ces pays, la pandémie pourrait mettre à mal les systèmes de santé, les économies et les réseaux sociaux. À cause de la pandémie, les centres de santé et le personnel de santé sont surchargés, ce qui risque d’éroder les progrès réalisés en matière de santé maternelle, néonatale et infantile et de rendre les femmes et les filles plus vulnérables.

La couverture vaccinale, par exemple,  est en baisse, tout comme la couverture des services de lutte contre les maladies infectieuses notamment le VIH, la tuberculose et le paludisme, qui touchent le plus les personnes les plus pauvres.  Le confinement et les restrictions de voyage mettent gravement en danger la santé des femmes, des adolescentes et des nouveau-nés.

Outre ces problèmes liés au système de santé, l’inégalité entre les sexes entrave encore davantage l’accès des femmes et des filles aux soins de santé. Bien que le projet SHOW fasse une différence dans les communautés dans lesquelles nous travaillons, les femmes et les filles sont toujours confrontées à des obstacles tels qu’un faible taux d’alphabétisation, un faible niveau de prise de décision, un manque de temps et une autonomie financière limitée.

Les rapports indiquent que la violence sexospécifique pourrait augmenter, les familles étant confrontées au confinement dans des lieux exigus, tout en subissant des pressions sanitaires, sociales et économiques. En raison de la fermeture des écoles, les adolescentes sont particulièrement exposées au risque de grossesse précoce, de travail forcé et de mariage. À mesure que la pandémie progressera, elle aura un impact profond sur les familles déjà appauvries qui devront prendre des décisions cruciales quant aux personnes qui recevront des soins, et, trop souvent, le statut social et la valeur inférieurs des femmes et des filles peuvent les empêcher d’accéder aux soins.

Cette situation est encore compliquée par la stigmatisation invariable à laquelle sont confrontées les familles et les communautés qui doivent faire face à toute épidémie où les membres féminins de la famille sont souvent cachés par rapport aux hommes et aux garçons.

En cette période de précarité, Plan International s’appuiera sur les progrès du projet SHOW, et collaborera avec les gouvernements, les organismes et agents de santé locaux et les communautés pour aider à atténuer les risques au Bangladesh, au Ghana, au Nigéria et au Sénégal.

La pandémie de la COVID19 menace les progrès réalisés dans le cadre du projet SHOW en ce qui concerne les résultats sexotransformateurs en matière de SMNI et de SDSR dans les pays et les communautés où nous sommes implantés.

Plus précisément, Plan International s’efforcera de :

Accroître la demande et l’utilisation des services de santé par les femmes, les filles, les nouveau-nés et les enfants. Par exemple, nous aidons les communautés à s’assurer qu’elles sont dotées de messages de prévention de la COVID-19 par le biais des médias, des médias sociaux et des chefs religieux et traditionnels, qui mettent l’accent sur la protection des femmes et des filles.

Nous mettons l’accent sur les comportements sexotransformateurs qui encouragent les hommes à soutenir la santé de leur famille, les femmes et les filles à prendre des décisions et à être utiles à la maison.  Nous mettons également à la disposition des agents de santé communautaires, qui sont souvent des femmes, des conseils sexospécifiques pour soigner les personnes atteintes de COVID-19 léger et orienter celles qui sont trop malades pour rester chez elles.

Nous aidons à identifier les personnes particulièrement vulnérables, notamment les femmes et les jeunes filles les plus pauvres, et nous leur donnons l’argent nécessaire pour leurs soins médicaux.

Nous nous efforçons également d’améliorer l’offre de services de santé essentiels, en particulier pour les femmes, les filles, les nouveau-nés et les enfants vulnérables vivant dans la pauvreté.  Tout au long de la crise COVID-19, nous travaillons avec les gouvernements et d’autres partenaires pour évaluer les établissements de santé et leur fournir le soutien dont ils ont besoin.

Nous formons des agents de santé communautaires et les dotons d’équipements de protection individuelle. Nos partenaires s’efforcent d’assurer l’approvisionnement en eau potable et l’hygiène dans les établissements de santé et les espaces publics, comme les marchés et les gares routières.

Il est essentiel que nous nous efforcions de maintenir et de renforcer les services de SMNI/SSR sexospécifiques et adaptés aux besoins des adolescents.

Nous améliorons l’accès des communautés et des gouvernements à une utilisation fiable, rapide et efficace des données. Nous travaillons à rassembler des preuves de l’impact de COVID-19 sur les femmes, les adolescentes, les hommes, les adolescents et les enfants, en utilisant des outils de collecte de données éprouvés.

Nous étendons la collecte de données pour inclure, par exemple, des informations sur la violence sexospécifique liée à la COVID-19. Nous communiquerons les données aux comités de santé communautaire, qui pourront à leur tour les utiliser pour plaider en faveur de l’amélioration des services de santé.